Il faut les aimer ces pyramides pour retourner sur le plateau de GIZEH 2 jours de suite non?! Oui mais nous, on aime bien les cailloux !!!
Ce qui est passionnant avec cet endroit, c’est que nous avons devant nous le résultat d’un travail énorme mais que personne ne sait encore comment il a été réalisé ni pourquoi. L’hypothèse des rampes de construction comme on les montre à Hollywood n’est plus vraiment crédible (la rampe aurait dû faire 1Km de long, aucune trace de cela et l’Égypte n’avait de toute façon pas les ressources en bois pour transporter 2 millions de blocs (juste pour Khéops) sur des rondins. Concernant leur rôle, aucun corps n’a jamais été retrouvé dans les pyramides, aucun nom/hiéroglyphe n’y a été gravé lors de leur construction, et pour finir la durée de vie des pharaons était trop courte pour laisser le temps de construire un tel monument (Teotihuacan, 2 fois moins grand = 150ans). Bref, personne ne sait vraiment rien en fait, et moi j’aime bien savoir !
Du coup, quand la curiosité s’en mêle, vagabonder au milieu de l’immense plateau devient vite addictif, parce-que des indices, il y en a !
D’abord cette photo ahurissante, c’est en divaguant de pyramide en pyramide qu’on prend le temps de fouiner à la recherche de traces, et là, il y en a 3 d’un coup. La pyramide de Mikérynos est supposément la plus ancienne, elle était recouverte de blocs de granites rouge d’Assouan (950 km au sud), mais cette couverture lisse est tombée, laissant apparaître les faces normalements invisibles des blocs. On voit donc ici des étapes de coupe intermédiaires qui ont été avortées. À savoir que les égyptiens n’avaient pas de fer, on suppose donc que la majorité des travaux se faisaient avec de la pierre, du bois et du cuivre (métal moue qui ne peut pas tailler la pierre bien longtemps).
Nous nous sommes donc promenés de découverte en découverte, un vrai jeu de piste, j’ai pris des dizaines de photos de détails qui posent souvent plus de questions qu’ils ne donnent de réponses. Mais ne vous inquiétez pas, je garde ces photos pour moi et quelques amis qui sont aussi passionés par le sujet, puisqu’a voir des cailloux en photo, on finnit par se lasser ;). Je vous en montre quand même 2 pour stimuller votre curiosité! 😀 .
Après avoir fait le tour de Mykérinos, la plus petite, nous sommes donc entrés dedans (Képhrèn était fermée), les tikets s’achètent à l’entrée, si vous ne les prenez pas à ce moment, c’est trop tard. Tunnel étroit, menant à une salle étroite presque aussi bien finalisée que la chambre du Roi de Khéops mais bien moins cher 3€ et avec bien moins de monde. Seules différences, le granite est moins poli, la salle est plus petite, et surtout, le plafond/la voûte est en arcs brisés :
il faut donc tailler le granitte en courbe, et reproduire exactement la même pièce pour que la voûte soit homogène. Pas de photos car interdit, mais si vous avez lu la POD Egypte 10, vous avez une idée de ce que celà donne.
L’expérience était vraiment sympa, je conseille clairement de la faire si vous n’aimez pas la foule ou que vous n’avez pas le budget pour Khéops. Notre dernière étape n’était pas la moindre, direction le temple de la vallée et le Sphinx.
Ce temple est mis en avant dans le documentaire que je vous conseillais dans la POD Egypt n°9, « la Révélation des pyramides » puisqu’on y voit des blocs de granite énormes taillés et ajustés d’une façon incompréhensible. Je suis donc allé verifier par moi-même le travail :
Ce qu’un oeil entraîné voit ici, c’est qu’au-dessus de ma main droite, le bloc dépasse sur l’autre pan de mur (retour d’angle), cela signifie qu’il a été taillé sur toute sa surface de plusieurs cm, ce qui multiplie le travail et la difficulté mais apporte une résistance accrue face aux séismes. Bref, ce n’est pas Jo l’clodo qui a fait ce mur! Si vous voulez plus d’info sur sur ce bloc il a été mesuré et commenté sur la chaîne youtube « RAW » dans cette vidéo, estimé à 42 tonnes. On est toujours sur du granite rose qui a fait 950 km en bateau, puis en traineau (hypothèse pour le moment retenue par les égyptologues) pour arriver là #potionmagique!
Le temple regorge de prouesses comme celle-là… mais passons au Sphinx!
Je pourrais vous parler des heures du Sphinx, il est juste à côté du temple et beaucoup de monde se prend en selfie devant lui, il est très endommagé, ne vous attendez pas à voir quelque-chose de propre, la pierre est usée, très très usée. Même son visage qui a été retaillé longtemps après sa construction a été marqué par le temps. Il a beau être la plus grande sculpture du monde, je l’ai trouvé étonnement petit face aux pyramides. Nous ne l’avons vue qu’au couché du soleil c’était super mais la foule et toutes les barrières de métal ont un peu gâché le spectacle à mon sens. Moment magique quoi qu’il en soit.
Pour terminer cette série de trois articles, je vous laisse avec une photo des 4 éléments du plateau de Gizeh, 5 si on compte le soleil puisque comme c’est le cas pour beaucoup d’autres sites du monde, les pyramides ont été placées de façon à marquer les équinoxes.
Cette longue visite était pour moi un pèlerinage, le monument le plus massif que l’Homme ait fait, qui était là avant nous, et sera certainement le seul à rester après nous. Après le Machu Picchu, le Taj Mahal, le Colisée et des dizaines d’autres merveilles, Gizeh a sans aucun doute quelque-chose de singulier, qui n’est pas encore à la hauteur de notre compréhension et ne le sera certainement jamais. Ses bâtisseurs nous montrent sans arrogance et sans signature à quel point la simplicité a son importance. Une démonstration de force seulement compréhensible par ceux qui le veulent, un hymne à la simplicité et à la constance. Le temps passe sur les pyramides et si l’intelligence c’est l’adaptation, j’ai très certainement hâte que l’Homme retrouve ce niveau d’intelligence.