Ma femme Marina et moi-même venons d’un village de 3000 habitants situé dans l’ouest de la France. Nous sommes depuis 4 mois au Nigéria pour une première expérience avec le monde diplomatique. Elle est chargée culturelle pour l’ambassade de France et je la suis dans cette aventure en me chargeant de toutes les contraintes d’installations (logement, voiture, permis, VISA, conduite, emplettes…) et en exerçant mon métier d’ostéopathe avec quelques séances hebdomadaires.
Nombreuses furent les surprises, les moments difficiles et les situations nouvelles demandant une certaine adaptation. Voici quelques points-clés qui ont retenu mon attention.
-Qu’on le veuille ou non, dans ce genre d’environnement, nous représentons notre pays auprès du pays hôte mais aussi auprès de tous les pays qui sont représentés dans la capitale. Les lieux et événements culturels correspondant aux critères occidentaux étant peu nombreux, vous vous retrouvez rapidement à côtoyer les Allemands, les Américains et tous les autres corps diplomatiques et militaires allant aux mêmes divertissements que vous. Oubliez alors la chemise hawaïenne confortable mais insortable ou l’état d’alcoolémie vous faisant oublier la moitié des rencontres que vous avez faite. On comprend rapidement la différence entre les événements cadrés, tenues calculées, cartes de visite prêtes à être déguénées et sourire assuré, et les sorties bien moins conventionnelles entre personnes choisies où on ne risque pas de croiser un ambassadeur au détour d’un 3ème Gin tonic.
-Les diplomates ont un très bon niveau de vie lorsqu’ils sont en mission à l’étranger, particulièrement dans les pays à risque, voir notre article sur la rémunération des VIA ICI. La plupart des ambassadeurs français sont bien mieux payés que notre président par exemple et peu de nos diplomates présents au Nigéria, consuls, attachés… touchent moins de 9000€ mensuels prîmes comprises. On comprend alors aisément que les lieux fréquentés par ces derniers, restaurants, bars… soient plutôt haut de gamme. De plus, les difficultés d’approvisionnement des produits, le manque de formation du personnel et l’insécurité du pays ne facilitent pas la présence des Occidentaux dans les établissements ordinaires moins cher. Beaucoup ne se rendent que dans des restaurants proposant les standards occidentaux de sécurité (gardiens à l’entrée), de qualité de service et de gastronomie. Et bien entendu cela se paye cher. Nous avons donc dû, avec Marina, surveiller nos sorties, les V.I.A. étant bien moins payés que les contrats ordinaires. Nous avons fait un budget prévisionnel sur un an avec une moyenne de dépense quotidienne à ne pas dépasser pour s’en sortir correctement. Depuis, notre niveau de vie est adapté et cela nous a permis de trouver des lieux moins chers, peu fréquentés par les blancs, mais pourtant bien sympathiques.
-Enfin, beaucoup de diplomates viennent avec leur conjoint qui eux n’ont généralement pas le droit de travailler. La vie s’organise alors différemment selon les couples, pour ma part la tenue de mon site, l’ostéopathie, un peu d’écriture, de sport et aussi beaucoup d’administratif furent mes activités. Je manque de recul pour vous décrire la vie quotidienne puisque lors de ces 3 premiers mois, j’ai dû me charger d’acheter une voiture, puis de tous les papiers connexes (assurance, contrôle technique, certificat de cession…), d’obtenir un permis de conduire, de réaliser 2 demandes de visa, de lancer la procédure d’une ouverture de compte bancaire et enfin d’entamer les démarches pour l’obtention des plaques diplomatiques. Cela m’a permis d’avoir une première approche du fonctionnement du pays et j’en suis heureux même si cela m’a coûté beaucoup de temps et d’énergie. Concernant les femmes et époux d’expat qui sont là depuis plus longtemps, certains travaillent pour une association, d’autres se concentrent sur un loisir tel que la cuisine ou la musique, d’autres encore rythment leur vie avec le sport, leurs enfants, ou la préparation des sorties du weekend et de la découverte du pays. Bien que le repos fasse beaucoup de bien, le besoin de sociabilisation et de distraction est important chez beaucoup d’entre nous.
Il existe bien d’autres points à traiter et je continuerai à les aborder au fil de cette aventure d’autant plus que vous êtes de plus en plus à nous suivre. Dans le même esprit vous pouvez consulter « être blanc au Nigéria » qui s’attarde sur les réalités quotidiennes des Occidentaux ici, bonne lecture.